Presse / Publication

 

Accrochages, N°152 novembre 2013, par Séverine Cattin

Il était une fois...

La Cité, N°24, du 25 octobre au 29 novembre 2013

Le Chasseur noir, Catalogue d'exposition, Benoît Antille, 2013

L'oeuvre de Stéphanie Jeannet est un univers en soi, marqué du sceau de l'imaginaire, avec ses propres personnages et codes de représentation. Souvent associée à des motifs animaliers, la figure humaine y occupe une place centrale. Elle est en dialogue avec des éléments contextuels à l'arrière-plan - paysages suburbains, forêts, ou intérieurs - qui se perdent dans le brouillard d'un non finito. Ces éléments semblent animés, agissants. Quelque chose circule dans les lignes à haute tension qui rayonnent à partir de leur pylône ou tissent des liens entre les acteurs de la composition voire au-delà de la surface du papier.

L'analogie avec le domaine du rêve est immédiate. Chaque dessin est un récit fait de symboles et d'archétypes qui trouveraient leur source dans les méandres de l'inconscient. Formellement, ces visions intérieures sont thématisées de diverses manières, comme le surdimensionnement des têtes, l'importance des regards - toujours un peu absents même s'ils fixent le spectateur, quand ils ne sont pas clos, gommés ou retranchés derrières des masques - ou encore les architectures qui redoublent le motif du crâne en tant que « contenant » à l'intérieur duquel on vit, à l'état de pensées.

Ce sont des pensées en marche que les dessins donnent à voir, convoquant des souvenirs, les mettant en lien et générant des images incongrues chargées de signification. Si l'inconscient y est à l'?uvre, il est aussi bien collectif qu'individuel. De dessin en dessin, on croit en effet reconnaître des références à l'histoire de l'art ou au cinéma. Comment ne pas penser aux Oiseaux d'Hitchcok ou à la gravure de Goya Le sommeil de la raison engendre des monstres à la vue de ces vols oppressants. Quant aux maisons typiques de la campagne ou de la banlieue américaine, c'est Psychose et combien d'autres films qu'elles évoquent ?

Poétiquement irrationnelles de prime abord, ces visions portent de nombreux signes inquiétants qui trahissant la présence d'une pensée sauvage : forêts, masques, redoublement de visages, emblèmes animaliers, personnages en arrêt dans des positions zoomorphes, architectures angoissantes... Les dessins de Stéphanie Jeannet semblent décrire un processus, une quête individuelle qui n'est pas dénuée de risques : un voyage aux limites de la conscience et du rêve qui menace à tout moment de glisser vers la folie.

http://www.sierre.ch/multimedia/docs/2013/08/brochure_chasseurnoir.pdf

Biennale Internationale du dessin contemporain de Namur, Catalogue d'exposition, 2012

Rodéo12/ Aad, Karine Tissot, 2012

"C'est vivre et cesser de vivre qui sont des solutions imaginaires. L'existence est ailleurs." écrivait André Breton dans son manifeste du surréalisme de 1924. Dans un autre contexte, le poète français écrivait encore "Le plus beau présent de la vie est la liberté qu'elle vous laisse d'en sortir à votre heure." Stéphanie Jeannet participe de cet univers issu des rêves, raconté en douceur, avec des sauts d'échelles, des registres télescopés composés en quelques coups de crayon parfaitement maîtrisés dans la souplesse du papier. Petits ou monumentaux, ses dessins ont l'odeur de la térébenthine pour avoir été nuancés de teintes ici et là. Leurs couleurs accrochent le regard, vous emmènent dans les tréfonds d'un monde singulier. Arrière-petite-fille de c?ur des surréalistes pour son goût de l'irrationnel, Stéphanie Jeannet crée des ambiances surannées où les perspectives s'entrechoquent sans complexe parfois et osent la symétrie parfaite en toute rigueur d'autres fois. Le tout s'organise au milieu de regards profonds, perdus, rêveurs ou désemparés des protagonistes. Jamais dans l'échange, ces derniers semblent orphelins au milieu des autres et ne trouvent d'écoute qu'auprès des lilliputiens qui surgissent en micro foules par endroits. Quels liens entre une course de rhinocéros et des rangées de visages chapeautés? Pourquoi deux petits cochons perdus au milieu d'herbes folles? Et ces jambes? Il y a souvent une menace qui règne dans ses compositions, celle d'un équilibre précaire qui pourrait basculer à tout instant?des portes s'ouvrent sur d'autres portes et un dédale mental émerge... Entre fini et non fini, le dessin de Stéphanie Jeannet est à lire comme une esthétique de la surprise qui privilégie l'insolite et le bizarre. Dans le merveilleux de ses dessins résonne quelque chose propre aux fameux mots de Lautréamont: "Beau comme la rencontre fortuite d'un parapluie et d'une machine à coudre sur une table de dissection".

L'Express, 2012

La jeune artiste Stéphanie Jeannet, dont chaque dessin représente un monde à part entière. D'un film d'animation racontant l'histoire d'un homme qui part à sa propre découverte-un homme absent de lui-même, égaré dans la société-à ses dessins invitant le spectateur à un nouveau regard, son art questionne singulièrement le basculement du genre. Un voyage à ne pas manquer!

Vivre la Ville N°8, 2012

Le travail inédit de Stéphanie Jeannet, une artiste inclassable qui a bénéficié d'une bourse de la Ville de Neuchâtel pour un séjour de six mois à Bruxelles. Cette jeune femme développe une vision originale du monde à la Gulliver, entre infiniment grand et petit.

Vivre la Ville N°3, 2011

Interview pour le projet des Mécaniques du Bonheur.

fr | en